J'apprends la Démocratie

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Birgitta Jonsdottir, Parti Pirate, Islande

Birgitta Jónsdóttir

Birgitta Jónsdóttir (née le à Reykjavik) est une femme politique et militante pour la liberté de la presse islandaise. Elle est membre de l'Althing (le parlement islandais) depuis avril 2009, représentant à l'origine le parti politique Mouvement des citoyens, un mouvement visant la réforme démocratique au-delà des partis politiques de gauche et de droite, puis le parti Le Mouvement et représentant actuellement le Parti pirate islandais qu'elle a fondé en 20121,2,3.

Elle a été la porte-parole de plusieurs groupes dont WikiLeaks4, Saving Iceland (en) et Friends of Tibet en Islande. Elle est en 2012 la rapporteure de la loi Icelandic Modern Media Initiative. Birgitta Jónsdóttir est également poète, écrivain, artiste et éditeur, et utilise activement Internet pour promouvoir ces activités. Wikipedia

 

Carrière politique

En 2009, elle est élue députée de la circonscription de Reykjavíkurkjördæmi suður1, sous l'étiquette du Mouvement des citoyens. Après le départ du parti du député Þráinn Bertelsson, elle forme avec les deux autres députés du parti, Þór Saari et Margrét Tryggvadottir, le parti Le Mouvement. En 2012, Birgitta participe à la fusion du Mouvement des citoyens, de Le Mouvement et du Parti libéral au sein du nouveau parti Aube. Peu après, elle fonde avec d'autres activistes, parmi eux Smári McCarthy, le Parti pirate islandais5.

Elle est réélue députée en 2013 dans la circonscription de Suðvesturkjördæmi1 sous l'étiquette du Parti Pirate, et réélue de nouveau en 2016 pour la circonscription de Reykjavíkurkjördæmi norður1.

Le , elle est chargée par le président islandais Guðni Th. Jóhannesson de former le nouveau gouvernement suite aux élections législatives de 2016 où le Parti pirate est arrivée troisième et a obtenu 10 des 63 sièges de l'Althing6. Néanmoins, elle échoue à lancer des négociations officielles et doit rendre son mandat le 7,8.

En décembre 2016, Birgitta Jónsdóttir part pour trois jours à Moscou pour rencontrer le lanceur d'alerte Edward Snowden9 en compagnie de Larry Lessig. Ils y tourneront le documentaire de Flore Vasseur "Meeting Snowden". Wikipedia

 

Activités

Initiatives pour la liberté de la presse

Birgitta Jónsdóttir est une volontaire active pour WikiLeaks et a eu un rôle important dans la production de la vidéo Collateral Murder10. Elle a milité pour faire de l'Islande un refuge pour la liberté de la presse et elle est l'initiatrice de l'Icelandic Modern Media Initiative qu'elle a activement soutenu11,12,13,14. Le 18 juin 2010 elle annonce à Brian Ross d'ABC News que WikiLeaks va diffuser une vidéo d'une attaque aérienne américaine en Afghanistan15. En septembre 2010, elle rompt avec Wikileaks, reprochant à l'organisation son manque de transparence16,17.

Le 7 janvier 2011 Birgitta Jónsdóttir annonce sur sa page Twitter que Twitter lui a fait part d'un subpoena à Twitter du département de la Justice des États-Unis « sur tous ses tweets et plus depuis le 1er novembre 200918. » Selon Glenn Greenwald de Salon.com :

« La demande du DOJ est très large. Elle inclut toutes les adresses email et les informations de facturation connues pour l'utilisateur, tous les enregistrements et les heures de connexion, toutes les adresses IP utilisées pour accéder à Twitter, tous les comptes mails connus ainsi que « les moyens et les sources de paiement » dont les enregistrements bancaires et les informations de cartes bancaires. Le DOJ cherche toutes les informations postérieures au 1er novembre 200918. »

Wikipedia - https://fr.wikipedia.org/wiki/Birgitta_J%C3%B3nsd%C3%B3ttir#Carri%C3%A8re_politique

 


Article du Monde du 09/09/2016 de

https://www.lemonde.fr/festival/article/2016/09/09/birgitta-jonsdottir-de-la-poesie-au-parti-pirate-islandais_4995084_4415198.html

 

Birgitta Jonsdottir, de la poésie au Parti pirate islandais

La fondatrice du Parti pirate islandais, [...], veut en finir avec la politique du court-terme. Elle est l’invitée, samedi 17 septembre, du festival « off » du Monde Festival.

 

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Birgitta Jonsdottir. HEIDA HALGADOTTIR POUR "LE MONDE"

 

[...]

 

De la révolution Internet à la « révolution des casseroles »

« Grâce à Internet, c’est plus facile de se connecter à des personnes qui ne pensent pas comme nous. En Islande, sans cela, il faut être une sorte d’oiseau migratoire si l’on veut apprendre à se connaître soi-même. » Se connaître soi-même, une idée chère à cette bouddhiste, qui se présente aussi volontiers comme « poéticienne ». Birgitta Jonsdottir trouve toutes les idéologies en « isme » dangereuses. Ce qui ne l’a pas empêchée de faire un long bout de route avec l’anarchisme et l’écologie radicale. Elle fut notamment porte-parole de Saving Iceland, une organisation écologiste qui prône l’action directe, et qui explique sur son site être « aussi intransigeante avec ses valeurs qu’un blizzard hivernal sur le Vatnajokull », l’un des plus grands glaciers du pays.

 

Engagée de longue date dans de multiples causes, dont l’indépendance du Tibet, ou l’opposition à la guerre en Irak, Birgitta Jonsdottir prend un nouveau tournant en 2008 lors de la crise financière qui touche durement l’Islande, plongée dans la faillite. « Ça a été une prise de conscience : j’avais honte de faire partie d’une nation qui s’était laissé entraîner dans l’abysse », explique-t-elle. Elle fait partie des tout premiers manifestants de la « révolution des casseroles » qui aboutira, des mois plus tard, à la nouvelle Constitution et au référendum refusant de sauver les banques.

 

Entre-temps, « WikiLeaks » a lâché une bombe dans le paysage politique islandais. Après la publication des documents montrant que les dirigeants de la banque Kaupthing ont accordé des prêts à des proches avant le sauvetage de l’entreprise, c’est la panique. La banque tente de faire interdire les articles sur le sujet, attirant encore davantage l’attention sur le scandale. Birgitta Jonsdottir y voit la nécessité d’un grand projet : un projet de loi qui vise à faire de l’Islande « la Suisse inversée qui protège lanceurs d’alerte, sources et journalistes ». Quelques mois plus tôt, elle est élue députée du Mouvement des citoyens, un parti politique nouveau né de la crise, et s’attache à mettre en place ce projet qui recueillera aussi le soutien du parti progressiste.

 

 

« Parler avec les gens plutôt que des gens »

L’année suivante, Julian Assange, le fondateur de « WikiLeaks », se rend en Islande – Birgitta Jonsdottir le rencontre, lui expose son projet et, de fil en aiguille, travaille, avec l’équipe réduite de « WikiLeaks », à la production de ce qui sera un gigantesque scoop mondial : la vidéo « Collateral Murder », qui montre des militaires américains ouvrant le feu sur des civils dans la banlieue de Bagdad. La collaboration avec « WikiLeaks » ne durera pas beaucoup plus longtemps, Mme Jonsdottir trouve que le fonctionnement de l’organisation manque de transparence. Mais elle lui a valu d’attirer l’attention du département d’Etat américain, qui demandera à Twitter de lui fournir l’ensemble des messages personnels de la députée. Aujourd’hui encore, Mme Jonsdottir se dit certaine d’être toujours sous surveillance électronique. « Bien sûr que je suis surveillée. Je suis amie avec Chelsea Manning [condamnée pour avoir fourni des documents de l’armée américaine à  « WikiLeaks »] ! Mais je m’en fiche. Au contraire, j’ai envie de dire à celles et ceux qui me surveillent : écoutez ce que je dis, et prenez-le à cœur. »

 

[...]

 

Que dit-elle ? Qu’il vaut mieux « parler avec les gens plutôt que parler des gens », une doctrine qu’elle a intégrée dans le fonctionnement du Parti pirate islandais, qu’elle a cofondé en 2012, à la fin de son premier mandat d’élue. Qu’il faut « refonder le système », d’autant que les démocraties occidentales sont à bout de souffle. La Grèce ? « Le berceau de la démocratie est contraint de devenir une technocratie. » La Grande-Bretagne du Brexit ? Elle est minée par une campagne « de propagande, de manipulations, de peur, des deux côtés ». Birgitta Jonsdottir ne jette pas la pierre aux électeurs qui ont voté pour la sortie de l’Union – « En Islande aussi on nous avait promis la catastrophe si nous refusions de sauver les banques. » Mais l’absence de faits dans le discours politique l’obsède. Tout comme le court-termisme des gouvernements.

« Un pays ne peut pas avancer si chaque gouvernement consacre son énergie à défaire ce qu’a fait le précédent. Au Parlement, nous avons un comité du futur qui est en charge des stratégies à long terme, pour des sujets comme la santé, qui ne peuvent pas être réformés par l’exécutif, qui vit dans le moment présent. »

 

 

[...]

 

Poétesse pragmatique

Le programme du parti, élaboré de manière collaborative, prévoit quelques mesures phares, comme le droit des citoyens à faire des propositions de loi, à condition que 2 % de la population les signent. « C’est un outil extrêmement important pour montrer au peuple qu’il n’est pas sans pouvoirs entre deux élections », juge Mme Jonsdottir. Sans oublier la lutte contre la corruption, un élément central du programme des Pirates, que les révélations des « Panama papers » sur les comptes offshore de l’épouse du premier ministre Sigmundur David Gunnlaugsson ont cruellement remise sous les feux de l’actualité. Et la mise au pas des banques d’affaires, qu’elle appelle toujours « les banksters ».

Poétesse pragmatique, Birgitta Jonsdottir croit au changement. Sauf, peut-être, pour les Etats-Unis, un pays « où, à l’âge de l’information, on parle de plus en plus du créationnisme. C’est trop tard, et le pays est trop grand. Le changement ne peut se faire qu’au niveau local ». Pourtant, ses cauchemars sont globaux : la mainmise de la finance sur la politique et la surveillance de masse conduite par les services de renseignement. « Que vous soyez avocat, journaliste ou simple citoyen, leurs outils leur permettent quasiment de lire dans votre esprit ! Et encore, je suis bien plus inquiète du rôle des entreprises privées. Nous vivons dans un livre de science-fiction, à mi-chemin entre 1984 [de George Orwell], et Le Meilleur des mondes. » Elle a récemment relu le roman d’Aldous Huxley, dans lequel règne une dictature qui s’appuie à la fois sur la guerre et sur la drogue pour étouffer dans l’œuf toute velléité de contestation. « On l’oublie souvent, mais même dans Le Meilleur des mondes, il existe des dissidents. Ils sont envoyés en exil sur une île lointaine : l’Islande ! »

 

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Birgitta Jónsdóttir, cofondatrice du Parti pirate islandais, est invitée au Monde Festival 2016. HALLDOR KOLBEINS / AFP

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



24/06/2019
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