J'apprends la Démocratie

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Envie d'actions ? La désobéissance civile

J’ai suivi une formation à la désobéissance civile

4 mai 2019 / Loup Barre (Reporterre)

Un article Reporterre.net

 

L'article complet, ici :   https://reporterre.net/J-ai-suivi-une-formation-a-la-desobeissance-civile

 


 

De plus en plus de militants écologistes prônent la désobéissance civile. Il s’agit de réaliser des actions spectaculaires, non violentes, qui font mouche grâce à une organisation millimétrée. Notre reporter a observé un stage de formation à Paris.

 

« Des soldats malgré nous, on tiendra jusqu’au bout, malgré tout, pour l’amour du grand tout, on restera, autant qu’il le faudra, sans haine, sans arme et sans violence, pour l’amour du vivant, on rentre en résistance. Voici venu le temps de la désobéissance ! »

Ces paroles de HK rappées vendredi 19 avril 2019 à l’occasion de l’action « la République des Pollueurs » donnent le ton. Ces derniers mois, la France a été traversée par de nombreuses actions de désobéissance civile non violente effectuées par des activistes écologistes.

 

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Le principe de la non-violence est posé par les organisations qui prônent la désobéissance civile et doit être strictement respecté. « L’action non violente est très inclusive, elle offre la possibilité à des personnes de n’importe quelles capacités physiques de participer et permet donc un mouvement de masse », explique Pauline Boyer, coordinatrice et formatrice à Action non violente-COP21 (ANV-COP21). « Les moyens d’une lutte déterminent les fins et la non-violence est ce que nous voulons pour le monde de demain ».

 

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La formation dure trois heures. Après le stress généré par le point police/répression/poursuites judiciaires, les participants s’exercent dans l’euphorie à des techniques de blocage et de résistance face à une évacuation policière. « Imbriqués les uns dans les autres pour former une chenille, vous pouvez résister pendant des heures », assure Pauline.

 

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Tout au long de l’action, chacun sait ce qu’il a à faire. Des activistes effectuent l’action concrète, les médics soignent et rassurent pendant que les « peacekeepers » se font médiateurs : ils établissent un lien entre les personnes présentes lors de l’action et les forces de l’ordre, et veillent à l’interdiction formelle de toute violence physique ou verbale ou toute forme de dégradation non consentie par les organisateurs.

 

Ne pas laisser le monopole de l’information aux médias traditionnels

 

Car la non-violence est aussi affaire de stratégie de communication. Les activistes veulent donner « une bonne image », ne pas heurter les personnes qui subissent l’action ni ceux qui la découvrent via les médias. Pour les activistes, « toute action violente perd de son sens. Tu ne peux pas être communiquant et violent », dit Marc, activiste depuis peu. Pauline Boyer ajoute : « Si on casse une porte, l’attention des médias ne va porter que là dessus. Nous cherchons à maitriser notre message, à ce que l’attention ne soit pas détournée. » La volonté d’autogérer l’information, via l’auto-média, pour ne pas laisser le monopole de l’information aux médias traditionnels a donc un rôle central. « Ça nous permet de passer nos messages en maitrisant notre image, de mettre en avant le côté bon enfant, décalé, qui donne envie aux gens de nous rejoindre », dit Pauline Boyer. Ainsi, pendant les actions, une équipe se dédie à la communication et alimente le compte Twitter, Facebook et les pages web, en direct.

 

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Chaque action peut avoir des conséquences sur les activistes qui agissent à visages découverts. De la garde à vue au procès, c’est le moment où l’équipe qui soutient les personnes confrontées à la répression policière et judiciaire, la legal team, s’active. « Le fait d’aller au tribunal pousse d’autres personnes à s’indigner. Car se prendre un procès pour avoir volé des chaises ou des cadres Ikea à 8€90 dans le cadre des réquisitions des portraits d’Emmanuel Macron, c’est ridicule », affirme Pauline Boyer. De plus, ces procès sont l’occasion de faire passer un message. C’était le cas, par exemple, lors des procès des faucheurs de chaises en 2015. Des activistes avaient réquisitionné le mobilier des agences bancaires BNP pour dénoncer l’évasion fiscale. Leur procès avait lieu à Dax. Pendant ce temps, à l’extérieur du tribunal, plus de 2.000 personnes assistaient à des tables rondes, à des ateliers sur des alternatives pour financer la transition écologique.

Les actions de désobéissance civile ne sont pas nouvelles mais ont suscité un regain d’intérêt ces dernières années auprès du mouvement climat et séduisent de plus en plus de néo-activistes lassés par l’inefficacité des marches pour le climat et des pétitions. « Aujourd’hui, plus j’avance plus j’ai envie d’en faire plus car la situation s’aggrave, et je ne pense pas que ce soit avec des manifs’, des pétitions ou Europe Écologie-Les Verts qu’on va réussir la transition énergétique », dit Gwenolé. « Ici, il y a un cadre avec des gens qui ont un fort capital militant, des garanties de représentation juridique, un suivi média, tout un ensemble qui fait que je peux y aller avec confiance, les yeux fermés et avec envie », conclut Antoine.

 

 

 

 



04/06/2019
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