J'apprends la Démocratie

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Quand les autorités d'un pays s'attaquent à la presse... ce n'est pas bon signe !

S'attaquer à la liberté de la presse n'est pas signe d'une "démocratie" ou d'un "état de droit" en bonne santé...

 

A « Mediapart », une perquisition avortée et contestée

Le site d’investigation s’est opposé lundi à cette procédure légalement contestable. Pour les journalistes du site, les autorités veulent s’attaquer au secret des sources.

Par Yann Bouchez, François Bougon et Alexandre Piquard Publié aujourd’hui à 11h16, mis à jour à 11h43 - Journal Le Monde

 

 

"Mardi 5 février, Mediapart affiche une « une » de combat. Le site d’investigation fustige, depuis la veille, en gras et sur quatre colonnes, « la dérive autoritaire d’Emmanuel Macron ». Outre la loi controversée « anti-casseurs » en discussion au Parlement, le site réagit à la tentative de perquisition dont il a fait l’objet, lundi en fin de matinée, après de nouvelles révélations sur l’ancien conseiller du président de la République, Alexandre Benalla. « Jamais, à “Mediapart”, nous n’avons eu de perquisition, même dans l’affaire Bettencourt », dénonce Fabrice Arfi, coresponsable des enquêtes du journal."

 

[...]

 



"Au droit de refuser la perquisition s’est ajouté dans la journée un second élément de contestation. En effet, on a appris qu’aucune plainte pour atteinte à la vie privée n’avait été déposée par Alexandre Benalla ou Vincent Crase. Or, cette absence rendrait l’enquête préliminaire – et donc la perquisition – illégale, le parquet ne pouvant agir de son propre chef.

Contacté, le parquet répond que l’enquête préliminaire est également ouverte pour « détention illicite d’appareils ou de dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d’interception de télécommunications ou de conversations ». Interrogé sur l’illégalité d’une procédure ouverte pour atteinte à la vie privée en l’absence de plainte, il cite une jurisprudence de la chambre criminelle du 31 janvier 2012, qui avait ouvert une exception, dans le cadre de l’affaire des enregistrements réalisés au domicile de Liliane Bettencourt – et déjà publiés par Mediapart. Toutefois, dans le cas cité, des plaintes avaient été déposées deux et trois jours après le début de l’enquête.

« Si on résume, dénonce M. Arfi, nous avons donc un procureur qui ouvre une enquête pour atteinte à la vie privée, sans plainte, mais sur la foi d’un signalement d’un fantôme dont on ne sait rien et qui n’est pas cité ni entendu dans les bandes que nous avons révélées et, à l’abri de ce secret, pense pouvoir perquisitionner un journal sans mandat d’un juge des libertés et de la détention. »

Le parquet assure en effet avoir été « destinataire d’éléments ayant justifié l’ouverture d’une enquête préliminaire », mais refuse de donner plus de précisions."

 

[...]

 

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Conférence de presse organisée dans les locaux de « Mediapart », lundi 4 février, après la tentative de perquisition des locaux du site. PHILIPPE LOPEZ / AFP



05/02/2019
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