J'apprends la Démocratie

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Les ZAD, organisations du futur ? projets agricoles, autosuffisance alimentaire, coopération, autogestion, anticapitalisme, protection de la biodiversité...

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La ZAD : une anthropologie du futur ?

Alessandro Pignocchi, ancien chercheur en sciences cognitives et philosophie de l'art, est aujourd'hui auteur de BD. Il publie "La Recomposition des mondes" (collection Anthropocène chez Seuil), un essai politique déguisé en journal de bord qui retrace son expérience à la ZAD...
 

Alessandro Pignocchi, anthropologue dessinateur dans le bocage, en immersion dans la ZAD de Notre Dame des Landes, nous livre son journal de bord, proche de l’essai d’écologie politique… Dans La recomposition des mondes, un roman graphique publié au Seuil, collection Anthropocène, il revient sur son expérience et son projet ...

A la base, le projet n’était pas de faire une BD uniquement sur la ZAD. C’était un essai en bande dessinée, sur le fait que le concept de "nature" est une construction relativement récente dont il faudrait se défaire. Finalement, ce passage à la ZAD a été un tel choc, un tel émerveillement que mon projet s’est transformé en une BD sur la ZAD où l’aspect théorique s'est retrouvé un peu à l’arrière plan du récit à la première personne.

Il a publié ses premiers romans graphiques chez Steinkis éditions : Anent. Nouvelles des Indiens Jivaros (2016) dans lequel il raconte ses découvertes et ses déconvenues dans la jungle amazonienne, sur les traces de son maître spirituel, Philippe Descola  ; Petit traité d’écologie sauvage (2017) dans lequel il imagine un monde où l’animisme des Indiens d’Amazonie est devenu la pensée dominante ; La cosmologie du futur (2018) dans lequel il se débarrasse finalement du concept moderne de « nature ». Il séjourne aujourd’hui à la ZAD... 

Les relations que j’ai noué avec les Jivaros étaient finalement un peu banales. Ça n’a pas été le choc escompté. Cette BD sur la ZAD c’est peut-être l’inverse...

Il y a une relation, proche de celle des indiens d'Amazonie, qui est une relation de sujet à sujet, dans laquelle on tient compte de l’intériorité des non-humains. La notion de "service écologique" serait très incongrue sur la ZAD : personne ne dira qu’il faut protéger ces non-humains parce qu’ils nous rendent des services. Les mares, les oiseaux, tout est considéré comme des peuples, des voisins qui nous sont indissociables.

Au sein de la ZAD aurait déjà lieu une révolution cosmologique, contre une vision utilitariste de l'environnement propres aux politique publiques.

On désigne par cosmologie l’ensemble des structures inconscientes qui structurent et façonnent notre rapport au monde. C’est la distinction entre nature et culture qui est au fondement du rapport d’utilisation qu'on entretient avec elle. 

Retour, donc, sur la vie à la ZAD, et les enjeux de sa pérennité face à un Etat qui tente, encore, de la détruire...

Cette invraisemblable violence qui a été déchaînée contre la ZAD (et qui l’est encore), on ne peut la comprendre autrement que motivée par la peur des dirigeants.

Anthropologue militant, on revient sur l'engagement du chercheur et la démarche militante d'une profession... Il tient aussi un blog sur lequel il publie ses planches : Puntish 

 

Excellent !    http://puntish.blogspot.com/2019/01/    Clin d'œil

 

 

https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/la-zad-une-anthropologie-du-futur

 


 

 

Notre Dame des Landes

 

Qui sommes nous ?

Zad.nadir.org est le site de toutes les personnes venues s’installer dans le bocage de Notre-Dame des Landes pour répondre à l’appel lancé en 2008 par le collectif des « habitant.e.s qui résistent » à venir occuper les terres menacées par le projet d’aéroport.

Nos désirs en venant sur la Zone A Défendre étaient multiples : habiter sur un territoire en lutte, ce qui permet d’être proches des personnes qui s’y opposent depuis 40 ans et de pouvoir agir en temps de travaux ; profiter d’espaces laissés à l’abandon pour apprendre à vivre ensemble, à cultiver la terre, à être plus autonomes vis à vis du système capitaliste. En ce sens nous avons toujours affirmé lutter contre l’aéroport ET son monde.

 

https://zad.nadir.org/?lang=fr

 

"En luttant on se confronte nécessairement au capitalisme et à sa police."

 


Sur Wkikpedia

 

ZAD de Notre-Dame-des-Landes

Constructions de cabanes en bois sur la ZAD.
 

"La ZAD de Notre-Dame-des-Landes (où ZAD signifie zone à défendre) est une expérimentation sociale montée par les opposants au Projet d'aéroport du Grand Ouest, à Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, France, désireux dans un premier temps, notamment de défendre une zone humide préservée, à l'origine de plusieurs rivières : bassins versants du Gesvres, du Hocmard et de l'Isac et d'un projet d'aéroport considéré par beaucoup comme un des Grands travaux inutiles."

"Elle devient par la suite une zone d'expérimentation d'agriculture biologique, de vie en société non marchande et de diverses autres expérimentations sociales, qui perdurera après l'abandon du projet d'aéroport."

 

"Différentes activités agricoles ont été développées sur la ZAD. Des bâtiments sont créés avec des techniques d'autoconstruction.

En 2014, 200 personnes ont organisé leur lieu de vie sur 1 600 hectares, et une soixantaines de sites, vieilles fermes réaménagées, des maisons squattées, et des cabanes sont construites, en bois ou torchis. Des activités sont développées ; caravane internet, boulangerie, une vingtaine de projets agricoles, parmi lesquels l'élevage de vaches laitières, de l’apiculture, du maraîchage, et la culture de plantes médicinales, ainsi qu'un verger. Les zadistes visent l'autosuffisance alimentaire et fabriquent également du beurre et du fromage. Des boucs sont utilisés pour débroussailler les fossés et les haies. Les zadistes échangent également avec les paysans des environs. Le journal « ZAD News » était pendant longtemps distribué le lundi après-midi par une équipe de facteurs, des projections, débats et concerts sont régulièrement organisés. Au niveau social, une tentative de groupe de médiation a existé pendant quelques années - dit « le cycle des 12 ». La Smala accueille des enfants vivant sur zone ou dans les bourgs alentours depuis 2016.

La sociologue, Geneviève Pruvost décrit ses zadistes comme ayant créé des fermes en autogestion et une agriculture alternative, l’expérimentation de la vie en « habitat léger », opposée au bétonnage mais utilisant au contraire des matériaux de récupération ou biosourcés afin de réduire empreinte humaine. Une expérience également de vie libertaire et anticapitaliste, le rejet d’un.e chef.fe potentiel.le, renvoyant à une contestation du progrès industriel et des sociétés pyramidales, comme le furent autrefois les anarchistes, puis les néoruraux des communautés des années 1970. On y trouve la cohabitation politique de groupes d'agriculteurs et d'artisans travaillant en interdépendance1. Parmi les pratiques, de la ZAD elle note l’autoproduction, la limite des dépenses et d'adopter et un fonctionnement coopératif2.

La lutte contre l'aéroport a été l'occasion pour une cinquantaine de naturalistes (appelé.es Les Naturalistes en Lutte) de répertorier faune et flore de la zone, afin de la défendre avec des arguments de protection de la biodiversité. Des espèces protégées jusqu'alors non répertoriées ont ainsi été découvertes dans la région. On peut citer dans le règne animal la musaraigne d'eau et le triton de Blasius (hybride du triton crêté et du triton marbré), et dans le règne végétal, pulicaria vulgaris, exaculum pusillum (inscrite dans la liste rouge de l'UICN des espèces quasi-menacées3) et des plantes du genre Sibthorpia4."

 

 



29/05/2019
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