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Vous avez dit devoir de mémoire ? Le bois de Vincennes abrite les vestiges d’un zoo humain du XXe siècle

Le bois de Vincennes abrite les vestiges d’un zoo humain du XXe siècle

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Jan 4 2019, 8:54am
 

https://www.vice.com/fr/article/yw7jwk/le-bois-de-vincennes-abrite-les-vestiges-dun-zoo-humain-du-xxe-siecle

 

 

"Le Jardin d’Agronomie Tropicale est un rappel inquiétant du sombre passé colonial de l’Europe.

 

Cachés dans les profondeurs du bois de Vincennes, à Paris, se trouvent les restes d’un terrible secret. Si ce n’était les fenêtres à barreaux et les cages délabrées, ces bâtiments envahis par la végétation pourraient être confondus avec les ruines d'un village abandonné. Mais parmi les linceuls d’herbes et les plantes grimpantes se trouve quelque chose d’encore plus sinistre : le Jardin d’Agronomie Tropicale, un véritable zoo humain.

Au début du XXe siècle, des ressortissants des colonies françaises du Soudan, du Maroc et de la République démocratique du Congo ont été contraints de vivre dans ces villages artificiels ou « expositions » – chacune fondée sur une culture ethnique différente – afin de divertir les visiteurs européens. Les prisonniers étaient forcés d’accomplir des rituels traditionnels. Tout cela, semble-t-il, dans le but de célébrer le colonialisme européen et renforcer la supériorité occidentale.

Un certain nombre de ces « expositions ethnologiques » sont restées en activité en Allemagne, en Belgique, en France et aux États-Unis jusqu'aux années 1930, 1940 et 1950, quand elles ont finalement commencé à fermer leurs portes. Mais alors que la plupart des pays ont effacé toutes les traces de leur implication dans les zoos humains, un dernier rappel de ces atrocités demeure en banlieue parisienne. Le photographe Seph Lawless, connu pour ses séries sur les bâtiments abandonnés et le délabrement urbain, a récemment documenté les vestiges du Jardin d’Agronomie Tropicale. Selon lui, un témoignage photographique peut aider à sensibiliser le public à ce sujet à une époque où les conséquences du colonialisme sont encore évidentes et où la xénophobie persiste.

 

[...] "

 

 

Alors du coup, j'ai voulu en savoir un peu plus sur ce lieu et j'ai donc taper "Jardin d’Agronomie Tropicale" dans mon moteur de recherche Lilo et là, je n'en crois pas mes yeux !! je tombe sur le site Vincennes-tourisme.fr qui présente ce lieu ainsi :
" Le Jardin d’Agronomie Tropicale
se situe en bordure du Bois de Vincennes et à proximité de Nogent-sur-Marne. Il abrite des vestiges de l’exposition coloniale de 1907 (serres tropicales, monuments, ponts asiatiques…) à moitié recouverts par la végétation. Avec ses nombreuses ruines, ce lieu insolite est considéré comme le plus romantique des jardins parisiens..." et à aucun moment dans leur p'tite vidéo, il n'est fait mention des personnes qui étaient détenues à cet endroit. Ils ne parlent que des animaux, des bâtiments et des plantes !!.... vous avez dit devoir de mémoire ?

 

http://www.vincennes-tourisme.fr/Decouvrir/Bois-de-Vincennes-et-ses-alentours/Le-Jardin-d-Agronomie-Tropicale 

Je suis horrifiée !!! au lieu que ce soit un lieu de mémoire, il est présenté comme le jardin le plus romantique de Paris !!!

Ah ben c'est bien romantique de se balader parmi les anciennes cages d'un zoo humain !!

 

 

Le seul lien que je trouve qui parle honnêtement du passé de ce "parc" est celui-ci (article en Anglais) :
 
Traduction google :
 
"Pavillons d’exposition universelle typiques, mais avec une histoire plus sinistre. De nombreux historiens appellent maintenant de telles expositions coloniales "zoos humains".
 
Des hommes et des femmes des colonies françaises ont été amenés en Europe et loués dans des jardins zoologiques et tropicaux, où ils ont été exposés aux côtés d'animaux exotiques.
 
Les guerriers kanak et leurs familles ont été expédiés de la Nouvelle-Calédonie française. Des familles africaines ont été recrutées au Sénégal, au Niger, en Guinée et au Dahomey (dans l'actuel Bénin) pour vivre dans des répliques de leurs villages. On leur a donné des faux costumes traditionnels et on leur a dit de danser ou de jouer de la musique pour les visiteurs.
 
[...]
La dégradation des conditions de vie, les maladies et les basses températures ont fait beaucoup de morts en tournée. Au Jardin d’acclimatation de Paris, 27 hommes et femmes sont décédés et ont été enterrés dans le jardin, dit Blanchard.
 
Loin de condamner de telles expositions, scientifiques et anthropologues ont saisi cette occasion pour étudier les familles exposées et rassembler des données pour leur travail, qui ont en grande partie contribué aux théories raciales de cette période.
 
Cent ans plus tard, l'exposition est un exemple du racisme omniprésent à l'époque, une époque que la France veut oublier.
 
"C'est un signe clair de notre amnésie collective", dit Blanchard, "et c'est ici que vous pouvez voir notre mémoire se décomposer sous nos yeux. L'Etat français, les autorités locales, la mairie de Paris, sont tous responsables et ont tous ont accepté de ne rien faire.
 
Il est étonnant que la France, généralement si fière de son patrimoine, ait négligé le Jardin tropical, a déclaré l'écrivain Pelletier."


10/01/2019
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